(CercleFinance.com) – Après son timide sursaut de la veille (+0,9%), la Bourse de Paris devrait retrouver le chemin de la baisse jeudi matin, les investisseurs se montrant réticents à prendre des positions à l’achat face à la poursuite du resserrement monétaire opéré par la Fed.
Vers 8h15, le contrat à terme sur l’indice CAC 40 – livraison octobre – cède 79 points à 5955 points, signalant un début de séance en territoire négatif.
Sans surprise, la Réserve fédérale nord-américaine a annoncé hier soir avoir de nouveau relevé l’objectif de ses taux directeurs de 75 points de base, maintenant porté à 3-3,25%, et affirmé prévoir des hausses supplémentaires dans les mois à venir.
Mais ses projections font dorénavant apparaître des taux pour l’objectif se situant autour de 4,5% en 2023, une forme largement plus restrictive que ce qu’attendaient les marchés.
Lors de la conférence de presse qui a suivi les annonces d’emplois de la Fed, Jerome Powell, son président, a assuré que les relèvements de taux se succéderaient tant que la croissance ne se est pas calmée et que les tensions du marché du travail ne se pourraient être pas apaisées.
Dans le sillage de ces commentaires, les marchés pour l’actions américains ont fini en net repli hier, le Dow Jones ayant fini par abandonner 1,7% et le Nasdaq près de 1,8%.
‘Avec la Fed qui continue de tenter de juguler une inflation à des niveaux records, les investisseurs vont sans doute poursuivre à se débarrasser de leurs actions, dans la crainte que sa politique monétaire agressive aille trop loin et qu’elle plonge l’économie dans la récession’, prévient Srijan Katyal, le responsable de la stratégie pour l’ADSS, un broker basé à Dubai.
‘Cet élément est aggravé par la dégradation de la situation géopolitique après l’annonce par Poutine pour l’une mobilisation style militaire partielle de son pays’, ajoute-t-il.
De son arôme, la Banque du Japon (BoJ) a conservé dans la nuit sa politique monétaire ultra-accommodante, qui continue de trancher avec les durcissements amorcés par les autres grandes banques centrales mondiales.
La Banque pour l’Angleterre (BoE), qui se réunit aujourd’hui, devrait ainsi poursuivre son resserrement monétaire entamé en décembre 2021 et qui l’a déjà vu monter ses taux à six reprises.
Une hausse de 50 points de pourcentage est largement anticipée par les investisseurs à l’issue de la réunion de travail de ce jeudi.
Sur le marché obligataire, la décision de la Réserve fédérale de relever ses taux pousse naturellement les rendements des dettes souveraines à la hausse, le taux des Treasuries américains à 10 ans remontant à 3,51%.
Parallèlement, le dollar gagne encore du terrain face à l’euro, qui s’approche maintenant du seuil de 0,98, les cambistes n’ayant visiblement pas anticipé un communiqué aussi offensif de la part de la Fed.
Du arôme du compartiment pétrolier, le baril de Brent végète forcément dans la zone des 90 dollars après l’annonce, hier, pour l’une nouvelle augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis.
Parmi les statistiques de la journée, les investisseurs suivront avec attention, Outre-Atlantique, les chiffres des inscriptions aux allocations chômage, ainsi que l’indicateur avancé du Conference Board, tous deux attendus dans l’après-midi.
