Hausse des actions avant la Fed, Poutine fait monter le dollar

Photo d'archives montrant le logo d'Euronext dans le quartier financier et d'affaires de La Défense, à ParisPhoto pour l’archives montrant le logo pour l’Euronext dans le quartier financier et pour l’affaires de La Défense, à Paris

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont accompli en parfaite hausse et Wall Street progressait à mi-séance mercredi, les investisseurs semblant avoir anticipé une hausse de taux imminente de la Réserve fédérale us et relativisé les déclarations du président russe, Vladimir Poutine, qui suggèrent toutefois une intensification du conflit en Ukraine.

À Paris, le CAC 40, qui a cédé jusqu’à 1,07% en début de séance, gagne en clôture 0,87% (51,86 points) à 6.031,33 points. À Londres, le FTSE 100 a avancé de 0,63% et à Francfort, le Dax a pris 0,76%.

L’indice EuroStoxx 50 a fini sur une progression de 0,71%, le FTSEurofirst 300 de 0,82% et le Stoxx 600 de 0,9%.

Ce dernier, comme le CAC 40, repart ainsi à la hausse après une série de six séances consécutives de repli.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s’adjugeant 0,43%, le Standard & Poor’s 500 0,46% et le Nasdaq Composite 0,33%.

La Fed devrait annoncer à 18h00 GMT une nouvelle forte hausse de l’objectif de taux des « fed funds », son principal instrument de politique monétaire: la quasi-totalité des économistes et analystes interrogés par Reuters tablent sur un relèvement de trois quarts de points quand bien même l’hypothèse pour l’une hausse de 100 points n’est pas entièrement écartée.

Mais ce nouveau resserrement accéléré, qui vise à freiner l’inflation, est très largement intégré et les investisseurs attendent surtout les prévisions de croissance, pour l’inflation et de taux des responsables de la banque centrale.

Parallèlement, les marchés actions ont accueilli sans panique le discours de Vladimir Poutine, au ton toutefois belliqueux entre mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes et menace voilée de recours à l’arme nucléaire.

« Bien sûr, ces propos, à 1ère vue, sont en l’occurence négatifs car ils suggèrent une escalade de la guerre mais pour l’un autre arôme, je crois qu’ils peuvent aussi être interprétés comme un signe clair de faiblesse », a commenté Thomas Simons, économiste de Jefferies.

PÉTROLE

Le regain de tension géopolitique a dans un premier temps profité au marché pétrolier en ravivant les craintes de diminution de l’offre mondiale mais la tendance s’est inversée après l’ouverture des marchés américains, ce que des analystes expliquent par les perspectives de hausse des taux et la vigueur du dollar.

Le Brent, qui est monté à 93,50 dollars le baril peu après le discours de Vladimir Poutine, abandonne 0,63% à 90,05 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,77% à 83,29 dollars après un pic à 86,68.

CHANGES

Le dollar bénéficie à la fois de son statut de valeur refuge après les propos du président russe et de la remontée assurée des taux pour l’but américains: l’indice mesurant ses fluctuations face à un panier de devises de référence est en hausse de 0,66% et a atteint un nouveau précédemment de 20 ans.

L’euro recule en revanche de 0,9% à 0,988, tout près du plus bas à compter de 2002 inscrit le 6 sept., et la bouqin sterling est tombée au plus bas à compter de 37 ans face au billet vert à 1,1304 dollar.

TAUX

Sur le marché des emprunts pour l’Etat, le discours de Vladimir Poutine, en incitant plusieurs investisseurs à se replier sur les valeurs refuges, a favorisé une détente des rendements longs mais l’imminence des petites annonces de la Fed fait monter les rendements courts.

Le dix ans allemand reculait ainsi de plus de cinq points de base en fin de séance à 1,891% mais le deux ans prenait près de trois points à 1,76% après un pic de 11 ans à 1,77%.

Sur le marché américain, le dix ans cède un petit peu plus pour l’un point à 3,5632% tandis que le deux ans a dépassé 4% pour la 1ère fois à compter de 2007.

VALEURS

En Europe, les meilleures performances sectorielles de la journée sont pour le compartiment des services aux collectivités, qui a pris 1,83%, et celui de l’électricité (+1,55%).

Les seules baisses sont pour le compartiment des transports et des loisirs (-1,92%) et celui des banques (-0,38%).

Le discours de Vladimir Poutine a profité aux valeurs de la défense comme Rheinmetall à Francfort (+9,34%), BAE Systems à Londres (+4,30%) ou Thales à Paris (+3,98%).

La bonne affaire de la journée est pour le groupe finlandais pour l’énergie Fortum, qui a bondi de 9,5% après l’annonce du rachat de ses parts dans Uniper par l’Etat allemand. Le titre Uniper, lui, a chuté de 25,29%.

(Rédigé par Marc Angrand, avec Terence Gabriel et Karen Brettell à New York)

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