La Fed attise les craintes de récession, Tokyo au secours du yen

La Fed attise les craintes de récession, Tokyo au secours du yen

Photo d'archives du panneau pour Wall Street à l'extérieur de la Bourse de New York à ManhattanPhoto pour l’archives du panneau pour Wall Street à l’extérieur de la Bourse de New York à Manhattan

PARIS (Reuters) – Wall Street est demandée en légère hausse jeudi après le passage à vide provoqué la veille par les annonces d’emplois de la Réserve fédérale tandis que les Bourses européennes reculent, pénalisées à la fois par le resserrement quasi général des politiques monétaires et le regain de tension géopolitique.

Le marché des devises est quant à lui animé par l’intervention des autorités japonaises en soutien au yen, une 1ère à partir de 1998.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,18% pour le Dow Jones, de 0,23% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,19% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,64% à 5.992,63 points vers 10h35 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,28% et à Francfort, le Dax abandonne 0,5%.

L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,5%, le FTSEurofirst 300 de 0,75% et le Stoxx 600 de 0,73%.

Les trois grands indices américains ont perdu plus de 1,7% mercredi après l’annonce par la Fed pour l’une nouvelle hausse de taux et les déclarations de son président, Jerome Powell, augurant pour l’une poursuite du resserrement monétaire et pour l’un ralentissement marqué de l’économie, inévitable selon lui pour endiguer l’inflation, même s’il s’est gardé de prononcer le mot de « récession ».

« Nous sommes tout à fait de votre avis sur le fait qu’un remède brutal est nécessaire pour retrouver la stabilité des prix. Mais nous craignons que ses sensations secondaires soient plus durs que ce que prévoit actuellement la Fed », commente jeudi Christian Scherrmann, économiste USA chez DWS.

En Europe, la Banque nationale suisse (BNS) a relevé elle aussi son taux directeur de trois quarts de point, rompant ainsi avec les taux négatifs, et la Norges Bank, la banque centrale norvégienne, a opté pour une hausse pour l’un demi-point en laissant la porte ouverte à une poursuite du resserrement.

La Banque pour l’Angleterre devrait quant à elle annoncer à 11h00 GMT une nouvelle hausse de taux pour l’au minimum 50 points de base.

Ce mouvement synchronisé isole un petit peu plus la Banque du Japon, qui a fait le choix de maintenir sa politique monétaire ultra-accommodante, creusant ainsi l’écart de taux avec les autres grandes économies développées. Un décalage qui a conduit les autorités japonaises à intervenir directement sur le marché des devises.

CHANGES

Le yen a immédiatement profité de cette intervention: alors qu’il se rapprochait en début de journée des 146 pour un dollar, au plus bas à partir de 24 ans, il est remonté autour de 143.

Mais il demeure en baisse de plus de 23% à partir de le début et son rebond peut être de courte durée. « Tant que la Fed campera sur sa position ferme de relèvement des taux, toute intervention sur le yen devrait ralentir la baisse du yen sans l’interrompre », pense ainsi Ben Laidler, stratège marchés pour l’eToro à Londres.

L’euro, lui, regagne un peu de terrain à 0,9879 dollar (+0,43%) après le plus bas de 20 ans touché mercredi à 0,9807.

Quant à la bouqin sterling, elle gagne 0,65% face au billet vert mais reste près de ses plus bas de 37 ans (à 1,1213) en attendant les décisions de la BoE.

TAUX

Le rendement à deux ans britannique, le plus sensible aux anticipations pour l’évolution des taux directeurs, est en hausse de plus de sept points de base à 3,452% mais le dix ans recule à 3,29%.

Cette évolution, qui reflète les craintes de voir la hausse des taux peser sur la croissance, se retrouve dans la zone euro: le deux ans allemand a inscrit un nouveau précédemment de 11 ans à 1,897% tandis que le dix ans est revenu à 1,853%.

Sur le marché américain, le deux ans, tiré par la révision à la hausse des anticipations de taux directeurs, poursuit son envolée à 4,0966% mais le dix ans, qui avait baissé mercredi, remonte à 3,534%.

VALEURS EN EUROPE

Arôme actions en Europe, les multiples hausses de taux font encore souffrir les valeurs technologiques, dont l’indice Stoxx recule de 1,82%.

Le compartiment des transports et des loisirs (-1,76%), lui, souffre de la chute de 7,43% pour l’Accor après l’abaissement de la recommandation de JPMorgan à « sous-pondérer ».

En hausse, le compartiment bancaire (+1,49%) profite de la perspective pour l’une amélioration de ses marges de crédit.

L’espagnole Sabadell prend en outre 4,92%. Plusieurs sources ont déclaré à Reuters que le groupe avait reçu des offres non contraignantes de Worldline (+1,17%), Nexi et Fiserv pour sa division de paiements.

PÉTROLE

Le marché pétrolier profite de signes de rebond de la demande chinoise et du contexte géopolitique mais il n’efface qu’une petite partie des pertes subies mercredi en réaction au discours de la Fed.

Le Brent gagne 0,42% à 90,21 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,55% à 83,40 dollars.

Ils avaient cédé respectivement 0,87% et 1,78% la veille.

(Reportage XXX, version française Marc Angrand)

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