Les portefeuilles de Roland Laskine : Le suivi des statistiques au jour le jour nuit gravement à la santé de votre patrimoine

Les portefeuilles de Roland Laskine : Le suivi des statistiques au jour le jour nuit gravement à la santé de votre patrimoine

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Le 21 janvier 2023

Après un démarrage de l’année boursière sur les chapeaux de roues, le doute est de nouveau dans les esprits sur la question de savoir si le pic de l’inflation est bien derrière nous et si les marchés n’ont pas été trop vite en besogne en anticipant un desserrement prochain de la politique monétaire des banques centrales. La crainte de l’arrivée pour l’une prochaine récession, dont personne n’est capable de prévoir l’ampleur, est aussi revenue en puissance. En même temps, pour l’autres commentateurs, s’appuyant sur la solidité des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, ont mis en valeur la menace pour l’un durcissement de la politique monétaire de la Fed. Face à une telle confusion dans l’interprétation des données statistiques dont le marché est quotidiennement abreuvé, les grands indices ont décroché en milieu de semaine sur l’ensemble des places boursières mondiales.

Ce scénario rappelle à s’y méprendre aux épisodes les plus confus auxquels les investisseurs ont été confrontés tout au long de l’année terminée. Le mois de janvier n’étant pas achevé, il est encore possible de formuler des vœux pour la Nouvelle Année. Mon message est simple et sans nuance : pour passer une année saine et heureuse, éteignez la TV et levez le nez de vos écrans de smartphone. Le suivi au jour le jour de l’actualité économique n’est pas seulement inutile, il peut aussi gravement nuire à la santé de votre portefeuille.

Revenons à l’essentiel. Le sujet du moment c’est bien le niveau pour l’inflation et celui des taux pour l’objectif dont l’évolution est fonction en grande partie de l’orientation de la politique monétaire mise en œuvre par les banques centrales. Irréaliste en effet pour l’imaginer une hausse durable des cours de Bourse, avec une valse incessante des étiquettes et des taux pour l’objectif désespérément orientés à la hausse. C’est sur cette question que les marchés butent à partir de des mois.

Notre sentiment est qu’il faut cesser de s’inquiéter de tout et n’importe quoi. L’annonce, ce jeudi, pour l’un recul de 1,1% des ventes de détail aux Etats-Unis, ainsi que pour l’une baisse de 1,4% des constructions de logements, n’a rien de surprenant, elle constitue au contraire la condition nécessaire pour l’un affaiblissement des tensions inflationnistes. C’est exactement ce que recherche la Fed à partir de des mois. Faut-il de la même manière perdre tous ses moyens car le chômage n’est pas assez élevé, sous prétexte que cette situation va inciter les banques centrales à faire les volumineux yeux ?

Tout ceci n’est pas très sérieux. La rechute des indices de cette semaine n’a rien de dramatique. Elle permet de refroidir la machine boursière qui s’était un peu trop emballée en début pour l’année (11journées de hausse à la Bourse de Paris, sur les 13 premières séances). Le point essentiel est de conserver à l’style que l’inflation et bel et bien nous en sommes surs, va reculer et que les taux pour l’objectif repartent doucement à la baisse (2,48% pour les emprunts pour l’Etat français à 10 ans et 3,4% pour des Fed Fund de même durée outre-Atlantique). Si l’activité économique ralentit ce n’est pas grave, à condition bien entendu que nous ne tombions pas dans une profonde récession. Pour l’instant, nous en sommes loin.

A quelques jours en conséquence pour l’envoi des publications des résultats annuels de 2022, les analystes financiers ajustent leurs prévisions à la baisse, dans des proportions qui restent modestes. Rien à voir, en tout cas, avec un effondrement des profits en cas de récession dure et durable. Le consensus des analystes fait état pour l’une anticipation de baisse de 2,8% des profits des sociétés du S&P 500 pour le 4ème trimestre, contre un repli de 1,6% en tout début pour l’année, ce qui n’a rien de dramatique. A la Bourse de Paris, le consensus se trouve autour pour l’une anticipation de hausse de 4% de profits des sociétés du CAC 40, mais cette moyenne est tirée vers le haut en raison du poids prépondérant qu’occupent les domaine du luxe et de la finance, ainsi que TotalEnergies porté par le niveau élevé des profits des activités pétrolières et gazières.

Notre stratégie pour l’investissement pour les semaines à venir : il n’y a pas lieu de sur-réagir aux craintes de tous ordres qui se sont emparées du marché cette semaine. Ni de faire tourner les portefeuilles à la moindre alerte sur tel ou tel sujet. Tout ce qui va dans le sens pour l’une confirmation pour l’un recul progressif de l’inflation et des taux pour l’objectif est à terme bon pour les marchés. Nous avions par prudence pris dès la semaine dernière des bénéfices sur le portefeuille Défensif de façon à porter le montant des liquidités au niveau de 22% du montant de l’actif. La détente récente observée sur le marché obligataire, nous a en effet incité à alléger les positions sur les valeurs financières qui avaient beaucoup profité de la hausse des taux pour l’objectif. L’essentiel de l’actif se trouve concentré autour des valeurs de croissance situées sur le segment le plus résilient de la consommation (luxe et cosmétiques). A quelques jours du début de la période de publication des résultats annuels, ce segment de la cote devrait en l’occurence bien tirer son épingle du jeu. Ces sociétés très sensibles à l’évolution de la consommation des ménages en Chine devraient aussi profiter de bonnes nouvelles en provenance de la Chine où les autorités sanitaires estiment que le pic épidémique de Covid 19 est en passe pour l’être atteint. Le niveau pour l’immunité collective s’est nettement renforcé avec l’assouplissement de la politique « 0 Covid » et il devrait encore se améliorer avec les nombreux trajets attendus ce week-end à l’occasion du Nouvel An lunaire.

Dans la choix Offensive, nous avons aussi réduit la part des valeurs financières, avec la vente de la moitié de notre position sur BNP Paribas et la liquidation de celle prise sur Société Générale. Nous avons en revanche repris une position spéculative sur Vallourec qui bénéficie pour l’un rebond de la demande pour l’équipement dans le domaine pétrolier et qui devrait voir ses résultats 2022 s’améliorer après plusieurs décennies compliquées. Nous avons aussi initié cette semaine une position sur le motoriste aéronautique Safran qui est bien placé pour jouir pour l’une reprise des commandes pour l’avions après, là aussi, une période de forte incertitude reliée à la pandémie du Covid 19 et à la dégradation du climat géopolitique.

Bonne lecture et bon week-end à tous,

Roland Laskine

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