Paris : cède 0,2% dans un contexte particulier de 14 juillet

L'Europe finit dans le rouge, inquiétude sur les taux

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont achevé en baisse vendredi et Wall Street évoluait aussi dans le rougeâtre à mi-séance, les investisseurs se montrant prudents après la publication du rapport sur l’emploi aux Etats-Unis qui renforce la perspective pour l’une forte hausse des taux pour l’objectif cette saison, ce qui peut fragiliser l’économie.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 1,73% à 6.258,36 points. Le Footsie britannique a perdu 1,54% et le Dax allemand 1,64%.

L’indice EuroStoxx 50 a abandonné 1,82%, le FTSEurofirst 300 1,8% et le Stoxx 600 1,91%.

Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien a reflué de 4,21% et le Stoxx 600 de 4,55%, leur plus forte baisse hebdomadaire en deux mois.

Aux Etats-Unis, le département du Travail a spécifié que l’économie avait créé plus pour l’emplois non-agricoles qu’attendu en avril, soit 428.000 contre 391.000 prévus par les économistes interrogés par Reuters.

Le indemnité moyen a cependant vu sa progression ralentir légèrement en avril, à 5,5% en rythme annuel après 5,6% le mois précédent, mais le taux de chômage, calculé sur la base pour l’une enquête distincte, s’est tenu à 3,6% le mois dernier.

Quand bien même le président de la Réserve fédérale nord-américaine a éloigné mercredi la possibilité de hausses de taux de 75 points de base face à l’inflation, les marchés continuent de tabler sur un relèvement pour l’une telle ampleur lors de la réunion de travail de juin de l’institution.

Dans la zone euro où l’inflation a atteint 7,5% en rythme annuel en mars, les traders prévoient aussi une 1ère hausse des taux pour l’objectif de la BCE dès le mois de juillet.

« Pour que le marché touche extrêmement le fond, il faudra pour l’abord des signes montrant que l’inflation commence à se calmer », explique Marios Hadjikyriacos, analyste chez le courtier XM.

Signe de la nervosité du marché, l’indice mesurant la volatilité aux Etats-Unis progresse encore au lendemain de la forte chute des indices de Wall Street. Son équivalent européen a fini stable.

VALEURS EN EUROPE

Sur le Stoxx 600 paneuropéen, à l’exception de l’électricité (+0,98%), tous les grands secteurs ont achevé dans le rougeâtre, le compartiment technologique (-2,16%), sensible à l’évolution des taux pour l’objectif, accusant l’une des plus fortes baisses.

Dans les résultats pour l’entreprises, qui ont aussi pesé sur la tendance, JCDecaux a chute de 10,2% après avoir fait état pour l’une prévision de chiffre pour l’affaires pour le seconde trimestre inférieure aux attentes .

Adidas a abandonné 3,65% en réaction à la baisse de ses prévisions dans un contexte de restrictions sanitaires en Chine.

La banque néerlandaise ING a cédé 4,2%, son bénéfice net trimestriel étant ressorti en dessous des prévisions en raison de son exposition à la Russie et à l’Ukraine. Le compartiment bancaire a reflué de 1,38%.

IAG, le propriétaire de British Airways, a abandonné 8,2% après avoir annoncé une perte pour l’exploitation trimestrielle plus conséquente que anticipé.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones et le Standard & Poor’s 500 reculaient chacun de 0,7%, mais le Nasdaq cédait 1%.

Neuf des onze secteurs du S&P-500 étaient dans le rougeâtre, le compartiment des biens et services de consommation non essentielle accusant un repli de 1,7%. Les valeurs technologiques étaient aussi délaissées tandis que le Nasdaq a perdu la veille près de 5%. L’indice des « techs » cédait 0,2% avec Microsoft.

Dans les publications de résultats, Under Armour chutait de plus de 20% après l’annonce pour l’une prévision de bénéfice annuel inférieure aux attentes, mais Nike refluait de 3,6% dans le sillage pour l’Adidas.

LES INDICATEURS DU JOUR

La réalisation industrielle en Allemagne a reculé nettement plus que anticipé en mars, de 3,9%, selon les données officielles publiées vendredi, les restrictions liées à la pandémie de coronavirus et à la guerre en Ukraine ayant pesé sur les chaînes pour l’approvisionnement.

L’emploi salarié dans le domaine privé en France a progressé de 0,3% au premier trimestre, selon les données provisoires publiées vendredi par l’Insee.

CHANGES

Le dollar recule de 0,36% face à un panier de devises de référence après avoir inscrit en séance un un peu avant à compter de décembre 2002

L’euro avance de 0,32% à 1,0572 dollar, soutenu par les déclarations de plusieurs membres de la Banque centrale européenne qui ont invité l’institution à agir face à la hausse des prix.

Le rouble russe, qui a tenu ces dernières semaines un sommet à compter de février 2020 contre la monnaie unique européenne à 69,24, recule de plus de 3% à 73,14, dans la perspective de nouvelles sanctions européennes contre la Russie.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans, qui a franchi jeudi pour la 1ère fois à compter de novembre 2018 le seuil de 3,1%, progresse encore légèrement, soutenu par le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis.

En Europe, les rendements ont suivi le mouvement, tirés par les propos restrictifs de plusieurs responsables de la BCE, qui ont permis aux taux de retrouver leurs niveaux de 2014. Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à 1,1420% et son équivalent français de même échéance à 1,6680%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole évoluent en hausse pour la 3ème séance consécutive, profitant des inquiétudes sur l’offre en cas dans la perspective pour l’un embargo européen sur les importations russes.

Le baril de Brent avance 2,32% à 113,41 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,55% à 110,97 dollars.

(Reportage Claude Chendjou, édité par Matthieu Protard)

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