L'Europe finit dans le rouge, la crainte de récession reprend le dessus

Des traders travaillent à la Bourse de FrancfortDes traders travaillent à la Bourse de Francfort

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont fini en baisse jeudi après, paradoxalement, de solides indicateurs économiques américains, venus exacerber les préoccupations sur la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) et la crainte qu’elle ne provoque une récession.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,95% à 6.517,97 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,37% et le Dax allemand 1,3%.

L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,26%, le FTSEurofirst 300 de 0,97% et le Stoxx 600 de 0,97%.

Les indices ont creusé leurs pertes au fil de la séance, tout particulièrement après l’annonce pour l’une croissance de l’économie nord-américaine plus forte qu’annoncé précédemment au 3ème trimestre, à 3,2% en rythme annualisé, à l’aide de l’augmentation des dépenses de consommation et des investissements des entreprises tout particulièrement.

Les investisseurs ont aussi pris acte de la hausse moins importante que anticipé des inscriptions au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis.

Tandis que de pareilles statistiques pourraient être normalement appréciées, elles alimentent, dans le contexte actuel de resserrement monétaire des banques centrales, la crainte que la Fed porte l’objectif de taux des fonds fédéraux à un niveau plus élevé qu’attendu et pour plus longtemps, avec un risque accru de récession.

A l’heure de la clôture en Europe, les trois grands indices new-yorkais perdaient de 1,4% à 2,6%.

Le S&P-500, indice de référence pour les investisseurs, accuse pour le moment une baisse annuelle pour l’environ 20%, sa pire performance à partir de la crise économique de 2008.

« La lumière au bout du tunnel fera que 2023 sera meilleure pour les actions que pour l’économie », pense Keith Buchanan, gérant chez GLOBALT Investments. « C’est la récession la mieux télégraphiée de tous les temps. »

VALEURS

La majorité des secteurs européens ont terminé dans le rouge bordeaux, comme ceux de l’innovation, plombé par les mauvaises prévisions de l’américain Micron (-4,70%), ou de l’automobile, en recul de 2,53% chacun.

A Paris, Stellantis (-3,22%), STMicroelectronics (-3,47%) et Renault (-3,72%) ont enregistré leurs plus fortes baisses.

Orpea a cédé 5,26% après avoir relevé le montant anticipé des dépréciations pour l’actifs à 5,0-5,4 milliards pour l’euros avant impôts pour l’exercice 2022, contre 2,1 et 2,5 milliards pour l’euros auparavant.

CHANGES

L’indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, gagne 0,27%, porté par les indicateurs américains de la journée. L’euro cède un peu de terrain, passant sous 1,06 dollar.

TAUX

Au lendemain pour l’un pic de trois semaines à plus de 3,7%, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans recule légèrement à 3,6693%.

En Europe, le dix ans allemand a inscrit en séance un pic à partir de deux mois à 2,381%, prolongeant la tendance amorcée la semaine dernière par les jobs plus offensives de la Banque centrale européenne. Erik Nelson, analyste chez Wells Fargo, avise toutefois de ne pas donner trop pour l’importance aux mouvements de la journée compte tenu de la faiblesse des volumes avec la trêve de Noël.

PÉTROLE

Le marché du pétrole est stable après avoir atteint son un peu avant niveau en deux semaines et demi en réaction à la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis, où une tempête hivernale frappe une grande partie du pays.

Le Brent prend 0,01% à 82,21 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,19% à 78,44 dollars.

(Laetitia Volga, édité par)

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