L'Europe finit en nette hausse après l'inflation américaine

L'Europe finit en nette hausse après l'inflation américaine

Le graphique de l'indice allemand DAX est photographié à la bourse de FrancfortLe graphique de l’indice allemand DAX est photographié à la bourse de Francfort

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont accompli en parfaite hausse jeudi et Wall Street était aussi en forte progression en fin de matinée à New York, les investisseurs étant soulagés par le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis qui renforce l’espoir pour l’un début de modération du resserrement monétaire de la Réserve fédérale nord-américaine (Fed) tandis que les rendements obligataires et dollar chutent.

À Paris, le CAC 40 a accompli sur un gain de 1,96% à 6.556,83 points. Le Footsie britannique a pris 1,08% et le Dax allemand a avancé 3,51%.

L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 3,18%, le FTSEurofirst 300 de 2,56% et le Stoxx 600 de 2,75%.

Le département américain du Travail a mentionné que l’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis avait progressé sur un mois de 0,4% en octobre, comme en sept., et de 7,7% en rythme annuel après un gain de 8,2% le mois précédent tandis que le consensus Reuters prévoyait respectivement +0,6% et +8,0%.

Le ralentissement des prix est d’autant plus net lorsque l’on exclut la force et les produits alimentaires, parce que que l’indice « core CPI », a décéléré à 0,3% sur un mois et 6,3% sur un an, contre respectivement +0,6% et +6,6% en sept. et un consensus à +0,5% et +6,5%.

Sur les marchés financiers, la réaction est immédiate: l’indice CBOE de la volatilité à Wall Street a touché un creux de deux mois autour de 23 points, le rendement des emprunts américains à deux ans est lui passé de 4,63% en début de matinée à 4,33% en fin de session en Europe, mais le dollar a plongé de plus de 2% face à un panier de grandes devises.

Les traders évaluent dorénavant à 80% la probabilité pour l’un relèvement limité de 50 points de base des taux de la Fed le mois prochain contre 52% avant la publication de la statistique de l’inflation nord-américaine.

Patrick Harker, le président de la Réserve fédérale de Philadelphie, a déclaré jeudi que la banque centrale nord-américaine se rapprochait pour l’un point où elle peut être en mesure de modérer le rythme de sa hausse des taux, mais son homologue de l’antenne de Dallas a estimé que ces chiffres constituaient un « soulagement », même s’il demeure encore du chemin à faire.

« C’est une très bonne nouvelle pour la future politique de la Fed et cela indique que ce qu’elle a fait est approprié », a déclaré pour sa part Mike Zigmont, directeur du trading chez Harvest Volatility Management, ajoutant que les nouvelles données réduisent la menace pour l’un resserrement monétaire trop important au risque pour l’étouffer l’économie.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 2,82%, le Standard & Poor’s 500 de 4,46% et le Nasdaq de 5,97%, ces deux derniers indices s’acheminant vers leur plus forte progression en pourcentage à partir de avril 2020.

Les groupes technologiques Microsoft, Apple, Amazon, Meta Platforms, Tesla et Nvidia, sensibles à l’évolution des taux pour l’but, prennent de 6,82% à 12,09%.

Dans les résultats pour l’entreprises, le constructeur automobile Rivian Automotive s’envole de 16,86% après la confirmation de son objectif de production annuelle, mais le groupe haut de gamme Tapestry gagne 3,55% malgré l’abaissement de ses prévisions annuelles dans un contexte de restrictions sanitaires en Chine.

VALEURS

En Europe, la quasi totalité des grands secteurs de la cote ont fini dans le vert et la meilleure performance est pour le compartiment des nouvelles nouveautés, qui a profité du reflux des rendements obligataires.

Arôme résultats pour l’entreprises, Engie a pris 3,95% après le relèvement de ses prévisions pour cette saison et un bond de ses résultats sur neuf mois. Crédit agricole a en revanche reculé de 2,53%, la banque ayant déçu le marché avec ses revenus inférieurs aux attentes.

Ailleurs en Europe, AstraZeneca s’est adjugé 2,87%. Le laboratoire britannique ayant relevé sa prévision de bénéfice pour cette saison après des résultats trimestriels au-delà du consensus.

L’assureur allemand Allianz a gagné 5,89% et le spécialiste de la livraison des repas Delivery Hero 18,64%, tous deux portés par le relèvement de leurs perspectives pour cette saison, mais les équipementiers automobiles Knorr Bremse(+11,88%) et Continental (+7,6%) ont été recherchés en raison de bénéfices trimestriels meilleurs que anticipé.

Hors résultats, Teleperformance, a chuté de 33,90% avant une suspension du titre à la continuité de l’ouverture pour l’une enquête en Colombie sur les conditions de travail des salariés de la plate-forme TikTok dont il est un sous-traitant.

CHANGES

A la clôture des Bourses en Europe, le dollar abandonne 2,03% face aux autres grandes devises en réaction aux chiffres de l’inflation nord-américaine.

L’euro en profite pour remonter à 1,0164 dollar (+1,53%), alors qu’il était retombé sous la parité avec le billet vert avant la publication de la statistique.

Le bitcoin, qui a touché mercredi un creux de deux ans à 15.632 dollars en réaction à l’abandon du projet pour l’achat des actifs de la plate-forme de cryptomonnaie FTX par Binance, rebondit de 11,73%.

TAUX

Les marchés obligataires reculent nettement, un ralentissement de la hausse des taux de la Fed étant jugé dorénavant probable, pour l’autant que parallèlement au ralentissement de l’inflation, les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont augmenté plus fortement que anticipé la semaine dernière, à 225.000.

Le rendement des Treasuries à dix ans et deux ans cèdent chacun environ 29 points de base à 3,85% et 4,33%.

En Europe, le rendement du Bund allemand, référence pur la zone euro, s’est contracté de 17,2 points à 2,005% pour le dix ans et de 14,1 points à 1,978% pour le deux ans.

PÉTROLE

Les cours du pétrole remontent après trois séances consécutives de baisse, soutenus à la fois la repli du dollar et le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis qui pourraient compenser les craintes sur la demande en Chine tandis que le pays fait face à une résurgence de l’épidémie de COVID-19 dans plusieurs grandes villes du pays, y compris à Pékin.

Le Brent gagne 1,72% à 94,24 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,67% à 87,26 dollars le baril.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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