L'Europe voit rouge après la Fed mais Londres fait exception après la BoE

L'Europe voit rouge après la Fed mais Londres fait exception après la BoE

Un trader à la Bourse de New York (NYSE) à ManhattanUn trader à la Bourse de New York (NYSE) à Manhattan

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes, à l’exception de Londres, ont fini en baisse jeudi mais les rendements obligataires s’envolent à la perspective que la remontée des taux pour l’avantage aux Etats-Unis se poursuive.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,54% à 6.243,28 points et le Dax allemand a abandonné 0,95%.

L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,8%, le FTSEurofirst 300 de 0,89% et le Stoxx 600 de 0,93%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le rouge bordeaux: le Dow Jones cédait 0,09%, le Standard & Poor’s 500 0,28% et le Nasdaq Composite 0,62%.

Dans une intervention jugée plus restrictive qu’attendu, Jerome Powell a déclaré mercredi que le pic des taux pour l’avantage est certainement plus élevé que ce que les membres de la Fed avaient estimé en sept., jugeant une pause dans le resserrement monétaire « très prématurée » tout en ouvrant la porte à un ralentissement de la cadence.

« Nous avons eu une hausse cumulée de 400 points de base en huit mois, l’une des plus fortes remontée de l’intrigue. Ne pas s’asseoir et observer durant quelques mois de quelle façon les données réagissent est en toute simplicité imprudent », a estimé Thomas Hayes, président de Great Hill Capital.

« Je pense que le type de double discours que nous avons vu hier (mercredi, NDLR) commence réellement à éroder massivement la crédibilité de tout ce qu’ils disent », a-t-il ajouté.

À Londres, l’indice Footsie (+0,62%) a échappé à la morosité ambiante en réaction à la chute de la bouqin sterling après le ton plus accommodant de la Banque pour l’Angleterre. L’institution a sans surprise relevé son taux directeur de trois quarts de point mais elle a surtout annoncé que celui-ci ne devrait pas atteindre le pic anticipé par les marchés, en raison du risque de récession.

CHANGES

Sur le marché des devises, la bouqin tombe de 1,8% face au billet vert, à son plus bas niveau à compter de deux semaines, après l’avertissement de la BoE sur l’économie britannique, exposée à une longue récession.

« Nous sommes en train pour l’aller vers une divergence des politiques des banques centrales », a déclaré Michael Quinn, trader senior chez Monex Europe. « Les fondamentaux aux Etats-Unis sont certainement plus solides et sains qu’en Europe (…) L’intrigue est en l’occurence sombre pour la bouqin sterling en ce moment. »

Parmi les indicateurs de la journée, l’indice PMI sur l’activité du domaine privé britannique a subi en octobre sa plus forte contraction à compter de janvier 2021.

L’indice qui mesure les fluctuations du dollar face à un panier de référence grimpe de 1,49% et l’euro recule à 0,9757 dollar.

TAUX

Sur les marchés obligataires, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans amplifie la progression entamée mercredi après les déclarations de Jerome Powell.

Il prend plus de neuf points de base à 4,1553% mais le deux ans, plus sensible aux anticipations sur les taux, a inscrit un pic à compter de 2007 à 4,745%.

La tendance a suivi en Europe où le rendement du Bund allemand à dix ans prend plus de 11 points de base à 2,248%.

VALEURS

En Bourse, le compartiment technologique (-2,34%) a souffert de la remontée des rendements obligataires souverains et de l’annonce par l’américain Qualcomm (-6,31%) pour l’une prévision de ventes décevante pour le dernier trimestre 2023.

Plus forte baisse du CAC 40, Legrand a perdu 5,44% après des résultats trimestriels jugés peu convaincants. À l’inverse, BNP Paribas (+3,14%) a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, dopés par ses activités de marché.

L’assureur Axa a pris 3,11% après avoir publié une hausse de son chiffre pour l’affaires des neuf premiers mois.

À Francfort, BMW a reculé de 4,66%, le constructeur automobile ayant averti que la hausse des prix et celle des taux pour l’avantage commenceraient à peser sur ses ventes dans les prochains mois.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont dans le rouge bordeaux avec la vive progression du dollar et les craintes de ralentissement de la demande en cas de récession économique.

Le Brent perd 0,82% à 95,37 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) lâche 1,27% à 88,86 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)

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