Paris : cède 0,2% dans un contexte particulier de 14 juillet

Plus forte chute de la Bourse de Paris en neuf mois, après la BCE

La Bourse de Paris est fortement chahutée jeudi par le ton beaucoup plus agressif qu’attendu de la Banque centrale européenne, qui a préparé le terrain pour de futures hausses de ses taux afin de lutter contre une inflation persistante.

L’indice vedette CAC 40 a chuté de 3,09%, soit 208,02 points pour terminer à 6.522,77 points. C’est la plus forte baisse à compter de le 4 mars, et l’indice tombe à son plus bas niveau de clôture à compter de le 9 novembre.

En baisse dans la matinée, après les conclusions de la réunion de travail de politique monétaire de la Réserve fédérale nord-américaine, la cote parisienne a décroché avec les mesures annoncées par la Banque centrale européenne et ensuite la conférence de presse de sa présidente Christine Lagarde.

« Nous avons encore du chemin à faire », « nous devons aller plus loin », « nous sommes dans un long match »: Mme Lagarde a multiplié les formules pour faire passer le message de fermeté de la BCE qui a relevé ses taux directeurs de 0,50 point de pourcentage après une hausse de 0,75 point de pourcentage lors des deux précédentes réunions.

Tandis que les investisseurs espéraient l’amorce pour l’une pause dans la remontée du principal taux directeur de la BCE, ils s’attendent dorénavant « à une nouvelle hausse de 0,5 point de pourcentage lors des deux prochaines réunions », décrypte Nicolas Leprince, gérant pour l’Edmond de Rothschild AM.

L’institution de Francfort a relevé ses prévisions pour l’inflation pour les décennies à venir et ne pense pas atteindre sa cible de 2%, même en 2025.

La BCE a aussi offert le coup pour l’envoi de la réduction de son bilan, gonflé par des décennies pour l’achats massifs de dettes pour soutenir l’économie durant les périodes de crise.

Les taux pour l’avantage des dettes souveraines ont donc flambé: l’emprunt à 10 ans français est rémunéré à 2,58% contre 2,42% mercredi. L’augmentation est même plus spectaculaire pour l’Italie (4,13%, contre 3,85% la veille).

Ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle qu’ont subie les investisseurs: les données économiques en Chine ou aux Etats-Unis ont été en-dessous des attentes, mettant en lumière le risque pour l’une récession.

En France, l’économie devrait vous immerger dans le de couleur rouge au 4ème trimestre avant de rebondir légèrement en 2023, échappant à la récession malgré la crise énergétique qui continuera à pousser l’inflation jusqu’à un pic de 7% sur un an, a estimé l’Insee jeudi. L’institut a aussi revu en légère baisse sa prévision de croissance pour l’ensemble de 2022, à 2,5% (contre 2,6% précédemment).

Le luxe grimace

La chute de la consommation des ménages en Chine a plombé les valeurs du luxe, poids lourd de la cote parisienne. Kering a chuté de 5,57% à 495,50 euros, Hermès de 5,01% à 1.499 euros et LVMH de 3,55% à 701,60 euros.

L’innovation souffre des taux

Le domaine de l’innovation, très sensible aux hausses de taux, a aussi sombré: Worldline a chuté de 6,77% à 38,14 euros, STMicroelectronics de 4,88% à 35,41 euros, et Dassault Systèmes de 4,30% à 34,84 euros. Atos a aussi plongé de 8,63% à 8,68 euros.

Carrefour fait face

Trois valeurs du CAC 40 ont progressé et une seule significativement : Carrefour qui a pris 1,35% à 15,82 euros, mais le groupe avait nettement baissé mercredi après une note pour l’analyste négative.

Pour l’autres valeurs défensives s’en sont aussi bien sorties, comme Thalès (+0,04% à 119,70 euros) et Orange (+0,02% à 9,27 euros).

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