La Bourse de Paris perd 0,51%, plombée par le luxe

Wall Street abattue après une inflation américaine galopante

L’inflation galopante aux Etats-Unis en mai a fait chuter fortement la Bourse de New York vendredi où les indices ont inscrit leur pire semaine à partir de janvier.

Selon des chiffres définitifs à la clôture, l’indice des valeurs vedettes Dow Jones a lâché 2,73% à 31.392,79 points. Le Nasdaq, à forte teneur technologique, a plongé de 3,52% à 11.340,02 points.

Le S&P 500, plus représentatif du marché américain, a perdu 2,91% à 3,900,86 points.

Les investisseurs ont eu beaucoup de mal à digérer des indicateurs américains réellement décevants, dans un premier temps l’indice pour l’inflation CPI qui, sur le mois de mai, a bondi de 1% tandis que les analystes misaient sur +0,7%.

Sur douze mois, la hausse des prix à la consommation remonte à 8,6%, contre 8,3% en avril, loin du « plateau » espéré par les politiques et les analystes.

C’est le précédemment niveau de hausse des prix à partir de 1981.

Non seulement les actions ont chuté, mais le dollar a fortement grimpé et les taux obligataires se sont tendus.

Les rendements obligataires à court et à long terme sur les obligations pour l’Etat américaines se tenaient coude à coude.

Les taux sur les bons du Trésor à 2 ans bondissaient à leur précédemment niveau à partir de fin 2007, à 3,06%. De même, les rendements sur les bons à 10 ans se rapprochaient de leur sommet de 2018 à 3,15%.

« L’indice CPI est très fort qu’attendu, le marché espérait un plateau mais il paraît que les tensions sur les prix se répandent », a remarqué Shaun Osborne, analyste à Scotiabank.

« Une inflation forte, une Fed qui va relever les taux davantage et une augmentation des risques de ralentissement de l’économie, voilà ce qu’il se déroule », a résumé pour sa part Karl Haeling de LBBW.

Le comité monétaire de la Banque centrale nord-américaine se réunit la semaine prochaine et les marchés s’attendent déjà à un tour de vis de 50 points de base sur les taux pour l’objectif directeurs, après une hausse semblable le mois dernier.

Mais au vu de la flambée des prix, aujourd’hui pour l’analystes se exigent si la Banque centrale ne va pas serrer la vis plus fortement en enclenchant une hausse des taux directeurs de 75 points, une démarche véritablement rare dans l’oeuvre récente de la Fed.

« Les marchés commencent à prendre en compte le risque pour l’un relèvement des taux de 75 points de base la semaine prochaine, mais je n’en suis pas sûr car cela me paraitrait céder un peu à la panique », a spécifié M. Osborne.

Le moral des ménages s’écroule

Tandis que le président américain a réagi en martelant qu’il fallait faire « plus et rapidement » pour lutter contre l’inflation, Jerome Powell, le boss de la Fed, garantit pour l’être sous une forte pression lorsqu’il s’adressera à la presse mercredi à l’issue de la réunion de travail du Comité monétaire (FOMC).

Les inquiétudes suscitées par cette tenace hausse des prix ont durablement pesé sur la confiance des consommateurs qui s’est écroulée en juin. L’indice du moral des ménages de l’Université du Michigan a touché son plus bas niveau jamais enregistré, perdant 14% par rapport à mai, pour s’établir à 50,2 points, un recul qui a surpris les analystes.

Tous les secteurs du S&P ont conclu dans le de couleur rouge, spécialement celui des dépenses non-essentielles (-4,16%), des nouveautés de l’information (-3,89%) et les banques (-3,65%).

Netflix a perdu 5,10% à 182,94 dollars après un avis défavorable pour l’analystes de Goldman Sachs qui ont aussi dégradé la plateforme de petits jeux Roblox (-8,98%) ainsi qu’Ebay (-5,16%).

La débandade a touché tous les grands noms de la tech, pour l’Alphabet (-3,04% à 2.228,55 dollars), la maison mère de Google, à Amazon (-5,60% à 109,65 dollars) et Meta, la maison mère de Facebook (-4,58%).

Les sites de voyages et les compagnies de croisières ont bu la tasse, dans le sillage de la hausse du prix des carburants, avec Booking en chute de 7,59%, Expedia de 5,60% et Royal Caribbean Cruise de 7,33%.

La start-up de transmission numérique de papiers Docusign, qui souffre à partir de la fin des confinements, a encore drastiquement fondu vendredi de quasiment 25% après l’annonce de mauvais résultats.

Tesla, qui a accompli en repli de 3,12% à 696,69 dollars, a annoncé après la clôture la division de son action par trois. Amazon avait divisé la sienne par 20 lundi.

vmt/jum/cm

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