Des traders travaillent à la Bourse de New York
PARIS (Reuters) – La Bourse de New York a pris part à jeudi sa meilleure séance à partir de plus de deux ans et demi après l’annonce pour l’un ralentissement plus marqué qu’anticipé de l’inflation aux Etats-Unis, qui peut conduire la Réserve fédérale à modérer la remontée des taux pour l’objectif, au grand soulagement des investisseurs.
L’indice Dow Jones a gagné 1.201,43 points, soit 3,7%, à 33.715,37, le Standard & Poor’s 500, plus très large, a pris 207,8 points, soit 5,54%, à 3.956,37 et le Nasdaq Composite a progressé de 760,97 points, soit 7,35%, à 11.114,15.
Il faut remonter au printemps 2020, période marquée par pour l’importantes fluctuations des marchés les premiers jours de la pandémie de COVID-19, pour retrouver des performances aussi spectaculaires.
L’indice de volatilité du CBOE, baromètre très suivi de nervosité des investisseurs, a chuté de près de dix points à 23,53, au plus bas à partir de la mi-septembre.
L’indice des prix à la consommation (CPI) a augmenté de 0,4% le mois dernier et sur un an, sa hausse est revenue à 7,7% après 8,2% en sept. tandis que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une augmentation de 0,6% pour l’un mois sur l’autre et de 8,0% en rythme annuel.
L’inflation étasunienne revient ainsi sous 8% pour la 1ère fois à partir de février.
Ces chiffres ont conduit les investisseurs à revoir leurs anticipations en terme de hausse des taux de la Fed: la probabilité estimée pour l’un relèvement limité à 50 points de base le mois prochain a bondi à plus de 70%, tandis que l’hypothèse pour l’une hausse de 75 points restait privilégiée en début de journée.
« L’inflation reste trop élevée mais on a la démonstration que la Fed a franchi un cap dans sa bataille et que le rythme des futures hausses de taux pour l’objectif va démarrer à ralentir », a commenté Christopher Rupkey, chef économique de FWDBONDS à New York.
« Le marché est dopé par le sentiment que la modération de l’inflation, qu’il attend à partir de si longtemps, commence pour finir à se manifester. »
Sur le marché obligataire, cette réévaluation des perspectives de hausse des taux a eu pour effet une chute des rendements des bons du Trésor: en fin de séance, celui des « Treasuries » à dix ans reculait de 32 points de base à 3,8237% et le deux ans de près de 30 points à 4,3321%.
Au même moment, le dollar se dépréciait de 2,53% face à un panier de devises de référence, permettant à l’euro de remonter à 1,0206, au un peu avant à partir de le 15 août.
Arôme actions, tous les grands indices sectoriels S&P ont fini la journée dans le vert mais les performances les plus spectaculaires ont bénéficié aux compartiments les plus sensibles à l’évolution des taux: celui des produits de consommation non-contrainte a pris 7,7%, celui des hautes nouveautés 8,33%, celui de l’immobilier 7,75%.
Parmi les grandes capitalisations de la « tech », Salesforce s’est adjugé 10,02%, la meilleure performance du Dow Jones, Microsoft 8,23% et Apple 8,9%.
La hausse la plus spectaculaire de la journée est pour le constructeur de véhicules électriques Rivian, dont le cours s’est envolé de 17,42% après l’annonce pour l’une perte moins lourde qu’attendu, pour l’une augmentation de ses pré-commandes et de la confirmation de ses prévisions annuelles.
(Rédigé par Marc Angrand, avec Lucia Mutikani à Washington)