La Bourse de Paris perd 0,51%, plombée par le luxe

Wall Street en nette baisse, sous le choc de l'invasion de l'Ukraine

Surprise par l’invasion russe en Ukraine, la Bourse de New York a ouvert en parfaite baisse jeudi, les investisseurs se détournant des marchés pour l’actions.

Vers 14H50 GMT, le Dow Jones perdait 2,31%, l’indice Nasdaq, à forte composition technologique, 1,79%, mais l’indice élargi S&P 500 lâchait 1,89%.

Le président Vladimir Poutine a lancé jeudi une invasion de l’Ukraine avec frappes aériennes et aggressions de forces terrestres à partir de plusieurs positions, lesquelles ont déjà fait plusieurs dizaines de décés, selon les autorités ukrainiennes.

Avec cette opération, le chef de l’État russe a annoncé vouloir « arriver à une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine ».

« C’est la guerre », a commenté Karl Haeling, de la banque LBBW. « Je pense que les personnes savaient que quelque chose se préparait, mais beaucoup croyaient que ça n’arriverait pas si vite. »

L’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, s’est inscrit à son précédemment niveau à partir de un mois.

Les investisseurs se réfugiaient en nombre sur le marché obligataire. Le rendement des emprunts pour l’État américains à 10 ans s’est brutalement détendu, jusqu’à 1,84%, contre 1,92% la veille. Il évoluait autour de 1,90% vers 14H50 GMT.

« C’est une pure réaction pour l’aversion au risque », a commenté, dans une note, Patrick O’Hare, de Briefing.com. « Une section est dictée par les algorithmes, une autre par les émotions et cela tient aussi à l’évaluation fondamentale de la situation. »

Déjà malmené par la perspective du resserrement monétaire de la Banque centrale étasunienne (Fed), qui affecte les valeurs de croissance, le Nasdaq est officiellement entré jeudi en « Bear Market », ce qui signifie qu’il a perdu plus de 20% à partir de son pic historique du 22 novembre dernier.

Le Dow Jones, lui, est descendu à son plus bas niveau à partir de 11 mois.

« Je ne dis pas que ça va aller beaucoup beaucoup plus bas, mais ça ne rebondira pas tout de suite », a avancé Karl Haeling.

Compte tenu du brouillard géopolitique qui prive la place new-yorkaise de visibilité, les investisseurs ne croient plus à une accélération du durcissement monétaire de la Fed.

Jeudi, ils estimaient la probabilité pour l’une hausse pour l’un demi-point de pourcentage (0,5) des taux de la Fed en mars à seulement 13%, contre 33% mercredi. L’géant majorité tablent dorénavant sur une hausse de 0,25 point de pourcentage, plus aux normes à une normalisation progressive.

La lame de fond ukrainienne balayait une bonne partie de la place new-yorkaise, dont plusieurs des plus importantes capitalisations, à l’image pour l’Apple (-2,07%), Tesla (-2,11%) ou Nvidia (-2,14%).

En revanche, quelques valeurs étaient portées par la conjoncture géopolitique, la défense tout particulièrement, avec les fabricants pour l’avions et pour l’hélicoptères de combat Northrop Grumman (+4,15%) et Lockheed Martin (+1,51%).

La minière canadienne Barrick Gold profitait (+2,19% à 23,33 dollars), elle, du bond de l’or, valeur refuge par excellence.

Egalement parmi les rares à surnager, la laboratoire Moderna (+7,63% à 146,08 dollars), personne pour l’un chiffre pour l’affaires et pour l’un bénéfice meilleurs qu’attendus au 4ème trimestre 2021. Porté par le vaccin anti-Covid, l’société pharmaceutique a relevé sensiblement ses objectifs pour 2022.

Alibaba s’enfonçait (-2,29% à 107,21%) après avoir annoncé que son bénéfice net trimestriel avait fondu des trois quarts, plombé par le resserrement des contraintes réglementaires, le renforcement de la concurrence et un ralentissement de la croissance en Chine.

tu/vmt/cco

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