La Bourse de Paris a rebondi de 2,03% mercredi, après avoir touché la veille des plus bas à compter de mars 2021, de fortes variations témoignant de la fébrilité des marchés tourmentés par l’inflation et les craintes de récession.
L’indice vedette CAC 40 a pris 117,42 points à 5.912,38 points. La veille, il avait reculé de 2,68%.
Ce rebond, initié dès les premiers échanges, est intervenu sans grande nouvelle pour le soutenir, de la même manière que l’indice n’avait pas eu besoin pour l’une grande annonce pour dévisser la veille.
La faiblesse des cours a pu servir de prétexte pour une chasse aux bonnes affaires pour l’investisseurs, mais à compter de plusieurs semaines « le marché manque de repères plus qu’il ne fait démonstration pour l’anticipation », sur la situation économique à venir et tout particulièrement la politique des banques centrales, analyse Benjamin Melman, de Rothschild Asset Management.
Pour lutter contre l’inflation, les banques centrales se sont engagées dans la voie pour l’une brutale remontée des taux directeurs. Mais les sensations sur l’économie se font ressentir, avec un ralentissement marqué, pouvant aller jusqu’à une récession pour plusieurs économistes.
Les investisseurs prendront connaissance à 20H du compte-rendu de la dernière réunion de travail du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale étasunienne, un moment forcément attendu afin pour l’anticiper la politique à venir de l’institution.
En zone euro, la tâche est rendue plus compliquée par les difficultés énergétiques, accentue aussi M. Melman.
Mercredi, l’indice parisien a pu profiter du net repli des prix du pétrole, le baril de Brent de cote du Nord repassant même à son tour sous les 100 dollars, une 1ère à compter de avril.
En revanche, les prix du gaz naturel ont continué de progresser, prenant même 5,11% à 173,5 euros le mégawattheure peu après la clôture parisienne sur le marché néerlandais, qui fait référence en Europe.
Signe de l’inquiétude des investisseurs pour l’économie européenne, l’euro est passé sous la barre de 1,02 dollar pour la 1ère fois à compter de décembre 2002. Vers 18H00, il s’échangeait 1,0168 dollar, en baisse de 0,96%.
L’État veut renationaliser EDF, dont l’action s’envole
L’État a l’volonté de renationaliser à 100% l’énergéticien EDF, a annoncé mercredi la 1ère ministre Elisabeth Borne dans sa déclaration de politique générale. L’État détient aujourd’hui près de 84% de l’électricien, 1% étant détenu par les salariés et 15% par des actionnaires institutionnels et individuels.
L’action a grimpé de 14,53% à 8,98 euros, alors qu’elle était en baisse de 5% en début pour l’après midi, avant le discours.
Ukraine: TotalEnergies annonce renoncer à sa participation dans un champ pétrolier russe
TotalEnergies a annoncé avoir cédé sa participation de 20% dans le gisement de Khariaga, dans l’Arctique russe, à la société russe Zaroubejneft, qui avait déjà hérité du rôle pour l’opérateur du site à compter de 2016. L’action a perdu 2,90% à 47,64 euros.
Engie a aussi reculé 1,61% à 10,38 euros, les investisseurs s’inquiétant pour l’une possible taxe exceptionnelle sur les bénéfices des producteurs pour l’énergie en France.
La tech se reprend, le luxe s’emballe
Le domaine technologique a repris des teintes après une baisse des taux pour l’but obligataires sur les deux dernières séances. Le taux français à 10 ans s’établissait à 1,75%, contre 1,92% lundi à la clôture.
STMicroelectronics a pris 4,90% à 29,34 euros, Soitec 5,31% à 127,85 euros, Teleperformance 4,32% à 311,80 euros. Atos, une valeur très volatile en raison de nombreuses bruits de couloir sur un rachat après l’effondrement de son action à compter de plusieurs décennies, s’est envolée de 9,37% à 11,33 euros.
Cette situation a aussi profité au luxe, dont les fortes valorisation ont profité de le monde des taux bas durant plusieurs décennies. LVMH a gagné 4,48% à 597,60 euros, Hermès 5,05% à 1.113,50 euros.
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