LES BOURSES EUROPÉENNES TERMINENT EN ORDRE DISPERSÉ
par Marc Angrand
(Reuters) – Les majeures Bourses européennes, Londres exceptée, ont accompli en baisse vendredi après la publication très demandée des chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis, qui confortent aux yeux de beaucoup pour l’investisseurs l’intrigue pour l’une hausse des taux de la Réserve fédérale dès mars.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,42% (30,18 points) à 7.219,48 et à Francfort, le Dax a cédé 0,65% alors qu’à Londres, le FTSE 100 a gagné 0,37% à l’aide de la hausse des valeurs minières.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,44%, le FTSEurofirst 300 de 0,35% et le Stoxx 600 de 0,39%.
Au moment de la clôture en Europe, le rougeâtre l’emportait aussi à Wall Street: le Dow Jones était stable mais le Standard & Poor’s 500 abandonnait 0,33% et le Nasdaq Composite 0,75%.
L’économie étasunienne a créé 199.000 emplois le mois dernier tandis que le consensus en attendait 400.000 mais le taux de chômage a baissé à 3,9%, un niveau analysé par plusieurs comme correspondant au plein emploi, et le rémunération horaire a augmenté de 0,6% sur un mois.
Ces deux derniers chiffres pourraient fournir des arguments supplémentaires à la Fed pour avancer le resserrement de sa politique monétaire: les contrats à terme sur les taux des fonds fédéraux, reflet des anticipations des investisseurs en la matière, traduisent dorénavant une probabilité de 90% pour l’un relèvement du taux des « fed funds » en mars.
« C’est le type de chiffres qui va inciter le marché à penser que la Fed procédera à 4 hausses de taux en 2022 », pense Steven Ricchiuto, chef économiste pour les Etats-Unis chez Mizuho Securities à New York. « Le chiffre du rémunération horaire va donner des arguments aux ‘faucons’ pour pousser la Fed à accélérer la cadence. »
Dans la zone euro, le chiffre le plus attendu de la journée est lui aussi un reflet des tensions inflationnistes: la hausse des prix dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique a atteint 5% en décembre en 1ère estimation, son précédemment niveau historique.
Sur l’ensemble de la semaine, le Stoxx 600 affiche une perte de 0,32% mais le CAC 40 progresse de 0,93%.
TAUX
Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis et ceux de l’inflation dans la zone euro ont favorisé la poursuite de la hausse des rendements obligataires: celui du Bund allemand à dix ans a fini à -0,032%, juste en dessous du précédemment à compter de mai 2019 atteint la veille (-0,031%), et celui des bons du Trésor américain de même échéance prenait plus de six points de base au moment de la clôture européenne à 1,7975%.
Le deux ans et le cinq ans américains ont quant à eux atteint leur précédemment niveau à compter de mars et janvier 2020 respectivement.
Le dix ans allemand a pris au total plus de 13 points sur la semaine, sa plus forte hausse hebdomadaire à compter de juin 2020.
VALEURS
En Europe, le recul sectoriel le plus marqué de la journée est pour les valeurs de l’immobilier, dont l’indice Stoxx a cédé 1,65%. Le compartiment du transport et des loisirs a quant lui cédé 1,6%, poursuivant le repli entamé jeudi après un gain de 4,6% en trois séances.
En hausse, le Stoxx des matières premières a pris 1,89% et celui des banques, sensible aux anticipations de taux, s’est adjugé 1,04%.
À Paris, STMicroelectronics a gagné 3,22% après un chiffre pour l’affaires trimestriel supérieur aux attentes et à Francfort, Deutsche Bank a gagné 1,78% en réaction aux déclarations de son directeur financier au quotidien Handelsblatt sur la capacité du groupe à atteindre son principal objectif de rentabilité.
CHANGES
Le dollar cède du terrain face aux autres grandes devises (-0,49%) après le rapport sur l’emploi américain, les cambistes retenant avant tout la déception des conceptions pour l’emplois.
L’euro en profite pour remonter à 1,1346 dollar (+0,49%) tandis que les statistiques de l’inflation en zone euro ne lui avaient que brièvement profité.
Du arôme des cryptomonnaies, le
bitcoin
cède 2,65% sous 42.000 dollars, au plus bas à compter de sept..
PÉTROLE
Le marché pétrolier cède un peu de terrain mais reste en passe pour l’enregistrer sa meilleure performance hebdomadaire à compter de mi-décembre à l’aide de l’impact des tensions au Kazakhstan et à la baisse de la réalisation libyenne due à des travaux de maintenance.
Le Brent est quasi stable à 81,95 dollars le baril mais le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,38% à 79,16 dollars.
Ils affichent encore des gains de 5,3% et 5,2% respectivement sur la semaine.
(Rédigé par Marc Angrand)