LES BOURSES EUROPÉENNES TERMINENT EN HAUSSE
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont rencontré vendredi leur meilleure séance à partir de plus de trois mois, profitant de la poursuite du rebond de Wall Street à la faveur pour l’un reflux des anticipations de marché sur les taux pour l’avantage et pour l’une baisse des cours des métaux de base.
À Paris, le CAC 40 a gagné 3,23% (190,02 points) à 6073,35 points, sa plus forte progression sur une séance à partir de le 16 mars. A Londres, le FTSE 100 a avancé de 2,72% et à Francfort, le Dax a pris 1,59%.
L’indice EuroStoxx 50 a accompli en hausse de 2,82%, le FTSEurofirst 300 de 2,67% et le Stoxx 600 de 2,62%, son plus gros gain en pourcentage sur une journée à partir de plus de trois mois.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi franchement dans le vert, le Dow Jones, le Standard & Poor’s 500 et le Nasdaq Composite prenant tous les trois autour de 2,2%. Les actions américaines s’acheminaient ainsi vers leur 1ère performance hebdomadaire positive après trois semaines de baisse.
Le Stoxx 600 affiche quant à lui un rebond de 2,4% sur la semaine et le CAC 40 une hausse de 3,24% qui ramène à 15,1% son repli à partir de le début de l’année.
La progression de ce vendredi s’est appuyée tout particulièrement sur la révision marquée à la baisse des anticipations des investisseurs en terme de taux aux Etats-Unis: selon le baromètre FedWatch de CME, le pic des taux américains est à présent attendu autour de 3,4% en mars prochain, alors qu’il était supérieur à 4% à l’horizon juin 2023 il y a encore quelques jours.
Ce reflux s’explique par exemple par la baisse marquée des cours de plusieurs matières premières, l’un des moteurs de l’inflation à partir de plusieurs mois: le cours du cuivre affiche sur la semaine sa pire performance à partir de un an (une baisse pour l’environ 7,5%), celui de l’étain a chuté de 25% à partir de lundi, du jamais vu, celui du nickel de près de 13%.
« Le polémique sur le probable ralentissement de l’économie us, qui peut freiner le durcissement du ton de la Fed, conjugué à la baisse des prix des matières premières et des rendements obligataires, donne des raisons aux investisseurs pour justifier un rebond à court terme », commente Sam Stovall, directeur de la stratégie pour l’investissement de CFRA Research à New York. « Mais je ne pense pas que nous ayons déjà touché le fond. »
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, les ventes de logements neufs affichent une hausse inattendue en mai mais les résultats définitifs de l’enquête mensuelle de l’université du Michigan sur le moral des ménages américains confirment que ce baromètre est tombé à son plus bas niveau historique quand bien même les craintes concernant l’inflation s’apaisent quelque peu.
En Europe, l’indice Ifo du climat des affaires a baissé plus qu’attendu en juin à 92,3 après 93 le mois dernier.
VALEURS EN EUROPE
Le rebond du Nasdaq permet au compartiment européen des hautes avancées technologiques pour l’afficher la plus forte hausse sectorielle de la journée avec un gain de 3,74%.
Le spécialiste néerlandais des paiements Adyen a gagné 6,32%, la meilleure performance de l’EuroStoxx 50, et à Paris, Dassault Systèmes a pris 4,32%.
En tête du CAC 40, Sanofi s’est adjugé 5,04% après l’annonce de la réussite de la 1ère étude pour l’efficacité de son candidat vaccin contre le variant Omicron du coronavirus.
En baisse, le groupe parapétrolier italien Saipem a chuté de 21,38% après avoir détaillée qu’en l’absence pour l’augmentation de capital, ses ressources financières ne lui permettraient pas de poursuivre ses activités plus pour l’un an.
CHANGES
L’évolution des anticipations sur les taux américains et le regain pour l’appétit pour le risque pénalisent le dollar, qui recule de 0,35% face aux autres grandes devises.
L’euro remonte ainsi à 1,0554 dollar.
Le billet vert devrait enregistrer sa 1ère baisse hebdomadaire en un mois.
TAUX
Malgré une légère remontée sur la journée, les rendements de référence de la zone euro affichent leur premier repli hebdomadaire à partir de la mi-mai, conséquence du regain pour l’inquiétude des derniers jours sur la croissance économique.
Celui du Bund allemand à dix ans a fini la journée à 1,432% mais accuse une chute de 22 points de base par rapport à vendredi dernier. Et la baisse est d’autant plus marquée pour les titres à deux et cinq ans, plus sensibles encore aux anticipations de taux.
La situation est comparable sur le marché américain, le dix ans remonte de 4 points de base à 3,1076% mais se dirige vers une baisse de plus de 10 points sur la semaine.
PÉTROLE
Le marché pétrolier a amplifié sa hausse au fil des heures, les tensions persistantes sur l’offre ayant repris le dessus sur les craintes pour l’une dégradation de la demande.
Le Brent gagne 3,11% à 113,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 3,42% à 107,84 dollars.
Le Brent repasse ainsi en territoire positif sur l’ensemble de la semaine après la chute de plus de 7% subie la semaine dernière mais le WTI accuse encore un repli hebdomadaire de 1,7%.
(Rédigé par Marc Angrand, avec Sruthi Shankar et Anisha Sircar à Bangalore)
